Dimanche, 23h17.
Je reçois un email d’Elise, une de mes clientes.
Elise à l’habitude de vérifier sa boîte mail tard le soir pour répondre aux nouvelles demandes de booking de clients, quand elle tombe sur un mail de retour d’un client pas très content.
Résultat ? Paralysie totale.
Elle se retrouve figée par un seul mail de mécontentement à 23h un dimanche soir, et m’envois un mail de détresse.
L’ironie ? Ce client était juste… un client chiant. Pas du tout représentatif de sa clientèle habituelle.
Mais Elise était tellement dans le jus opérationnel qu’elle avait perdu toute perspective. Et elle s’est trainé ce boulet émotionnel pendant toute une semaine.
Au début de notre collaboration, quand on a fait l’état des lieux de son business ensemble, on a découvert qu’elle perdait 100% de ses revenus dès qu’elle prenait des congés.
Personne ne pouvait prendre le relais sur ses process de réservation et facturation… parce qu’ils étaient tous dans sa tête. Aucun n’avait été réfléchi comme une solution mais davantage comme une option temporaire, qui en plus lui faisait perdre du temps au quotidien.
Si cette histoire vous rappelle quelque chose, c’est que vous êtes peut-être en train de subir votre business au lieu de le diriger.
Et ça, c’est exactement ce qu’on va identifier ensemble dans cet article.
Les 7 signaux d’alarme que vous subissez votre business
Attention, ça risque de piquer un peu, mais c’est pour votre bien et celui de votre business.
Signal #1 : Votre business s’arrête quand vous partez en vacances
C’est exactement la situation d’Elise. Dès qu’elle posait ses valises quelque part, les réservations s’accumulaient dans sa boîte mail, les clients potentiels restaient sans réponse, et son chiffre d’affaires tombait à zéro pendant cette période. Pas de revenus passifs, pas de délégation, juste un grand STOP sur le business.
Le test rapide : Pouvez-vous partir 10 jours sans checker vos emails professionnels ? Si la réponse est non, vous êtes le goulot d’étranglement de votre propre entreprise.
Signal #2 : Vos process sont dans votre tête
Bien qu’une bonne partie de son business ait été automatisé, une partie non négligeable du business d’Elise reste manuel, dont certaine réservations et leur facturation. Le processus comprenait tellement de variable qu’il n’était pas possible de le déléguer.
Difficile de former quelqu’un pour la remplacer, même temporairement dans ces conditions. Chaque nouvelle réservation demandait SA présence, SON savoir-faire, SA mémoire des tarifs et conditions.
C’est l’illusion du « c’est plus rapide si je le fais moi-même ». Et même si c’est surement vrai au début, cela vous dessert sur le long terme.
Un check rapide : Si vous tombez malade demain pour 2 semaines, quelqu’un peut-il faire tourner votre business ? Si la réponse est non, vous avez un problème de documentation.
Signal #3 : L’opérationnel bouffe votre temps stratégique
Quand Elise passait ses soirées à répondre aux emails de prospects, elle n’avait plus de temps pour réfléchir à ses nouveaux produits, analyser ses performances, ou développer des partenariats. L’urgent tuait l’important, comme toujours.
Résultat ? Son chiffre d’affaires stagnait malgré des journées de 12h.
Le test rapide : Combien de temps par semaine consacrez-vous à la stratégie vs l’opérationnel ? Si c’est moins de 20% en stratégique, Houston, we have a problem.
Signal #4 : Un seul problème client peut ruiner votre weekend
Ce fameux dimanche à 23h17. Un client mécontent sur plusieurs centaines de clients satisfaits, et Elise ne dormait plus. Quand on pilote son business aux émotions plutôt qu’aux données, chaque feedback négatif prend des proportions démesurées.
Le test rapide : Un avis Google à 2 étoiles vous gâche-t-il la journée ? Si oui, vous manquez de recul et de métriques pour relativiser.
Signal #5 : Vous répondez aux « urgences » à des heures impossibles
Emails à 23h, WhatsApp client le dimanche matin, appels pendant le dîner… Si vos clients ont pris l’habitude de vous joindre H24, c’est que vous avez créé cette attente. Et maintenant, vous êtes prisonnier de votre propre réactivité.
Le test rapide : Votre téléphone pro est-il en mode silencieux après 19h et le weekend ? Si non, vous n’avez pas de limites personnelles entre vous et votre business.
Signal #6 : Votre to-do list grandit plus vite que vous la videz
Le cercle vicieux classique : plus votre business grandit, plus vous avez de tâches. Mais comme vous n’avez pas systematisé ni délégué, chaque nouveau client = plus de charge mentale pour vous.
Le test rapide : Votre liste de tâches de cette semaine est-elle plus longue que celle de la semaine dernière ? Si c’est un pattern récurrent, vous avez un problème de scalabilité.
Signal #7 : Vous êtes physiquement épuisé mais mentalement toujours « ON »
Vous êtes l’entrepreneur.e qui n’arrive jamais à vraiment déconnecter. Même en famille, une partie de votre cerveau est en train de résoudre un problème client, d’anticiper la prochaine deadline, ou de stresser sur les finances du mois.
Le test rapide : Arrivez-vous à regarder un film en entier sans penser au business ? Si la réponse est non, vous n’avez plus de vie personnelle, c’est votre vie pro qui a prit le dessus.
Pourquoi on tombe dans ces pièges, et comment arrêter de subir son business ?
Le mythe de l’entrepreneur « indispensable »
Au début, c’est flatteur de se sentir indispensable.
« Sans moi, rien ne marche ! » C’est l’ego qui parle, pas la logique business. Elise adorait se dire que ses clients ne pouvaient pas se passer d’elle, que son expertise était unique.
Mais voici la réalité brutale : si vous êtes indispensable, votre business n’est pas scalable. Point final.
Regardez votre boulanger du coin qui a ouvert 2 succursales. Il n’est pas derrière chaque comptoir à 5h du matin pour pétrir la pâte. Il a formé ses équipes, standardisé ses recettes, créé des process clairs. Résultat ? Ses croissants ont le même goût dans ses 3 boutiques, même quand il prend ses congés en août.
C’est ça, la différence entre être entrepreneur.e et être un.e auto-employé.e déguisé.e.
L’illusion du contrôle total
« Si je délègue, ça va être mal fait. » « Personne ne connaît mes clients comme moi. » « C’est plus rapide si je le fais moi-même. »
Ces phrases, vous les avez déjà prononcées, pas vrai ?
Elise aussi. Jusqu’à ce qu’on analyse ses chiffres ensemble.
Résultat ? Elle passait une journée par semaine à gérer la facturation, chose qu’un freelance à 20€/h aurait pu gérer. Pendant ce temps, elle aurait pu prospecter et générer plusieurs centaines d’euros de chiffre d’affaires supplémentaire.
Le calcul est simple : garder le contrôle total vous coûte de l’argent.
Pour arrêter de subir votre business, déléguer est essentiel.
💡 Pour aller plus loin, je vous invite à lire l’article sur le wabi sabi, philosophie japonaise qui aide à trouver la beauté dans l’imperfection.
La confusion entre « être occupé » et « être productif »
Répondre à 47 emails dans la journée, c’est être occupé.
Identifier que 80% de votre CA vient de 2 produits et décider de se focaliser dessus, c’est être productif.
Le problème ? Notre cerveau confond activité et résultats. On se sent utile quand on coche 15 micro-tâches, même si aucune ne fait vraiment avancer le business.
La spirale de l’urgence
Quand on n’a pas de vision claire et de priorités définies, tout devient urgent. L’email client, la facture à envoyer, le post Instagram, la mise à jour du site…
Résultat ? On vit en mode pompier 24/7, à éteindre des feux au lieu de construire quelque chose de solide.
La vérité qui dérange : si tout est urgent, rien n’est urgent. Il faut choisir.
Comment briser le cycle et arrêter de subir son business ?
La première étape, c’est d’en être conscient.e.
Si vous vous reconnaissez dans 4+ signaux sur 7, félicitations : vous venez de faire le diagnostic le plus important de votre vie d’entrepreneur.e.
La deuxième étape ? Arrêter de romantiser le surmenage.
Non, bosser 70h par semaine n’est pas un badge d’honneur. C’est un signe que quelque chose dysfonctionne dans votre business model.
📚 Je vous conseille fortement la lecture des ouvrages de Cal Newport intitulés « Slow Productivity » et « Deep Work » qui contribuent à changer ma vision de la productivité à tout prix.
La troisième étape ? Accepter que la solution ne viendra pas d’un énième outil de productivité ou d’une formation sur la gestion du temps.
Elle viendra de votre capacité à repenser fondamentalement votre façon de travailler.
Et maintenant, on fait quoi ?
Alors, le verdict ? Combien de signaux vous ont fait grimacer en vous reconnaissant ?
Si c’est 1 ou 2, vous êtes sur la bonne voie. Quelques ajustements et vous allez arrêter de subir votre business et serez dans le flow parfait entre croissance et sérénité.
Si c’est 3 à 5, c’est le moment de siffler la mi-temps. Votre business grandit peut-être, mais à quel prix ? Il est temps de reprendre le contrôle avant que le burnout ne frappe à votre porte.
Si c’est 6 ou 7… Houston, we definitely have a problem. Mais la bonne nouvelle ? Elise était dans ce cas-là aussi. Et aujourd’hui, elle peut partir en vacances sans que son business s’effondre. Tout est une question de méthode.
Votre mission (si vous l’acceptez) pour arrêter de subir votre business
Étape 1 : Commentez ci-dessous avec votre score sur 7. Soyez honnêtes, on est entre nous ! Et dites-moi quel signal vous a le plus fait tilter.
Étape 2 : Choisissez UN signal sur lequel vous allez agir cette semaine. Un seul. Pas la peine de tout révolutionner d’un coup, on n’est pas dans un film américain.
Étape 3 : Posez-vous LA question qui tue : « Si je devais partir en vacances dans 30 jours, qu’est-ce qui empêcherait mon business de tourner sans moi ? » Listez 3 points maximum. Vous venez d’identifier vos priorités absolues.
Parce qu’au final, votre business doit vous enrichir, pas vous épuiser. Et ça, ce n’est pas négociable.
Étape 4 : Partagez cet article à un autre entrepreneur de votre entourage. Parfois, un regard extérieur nous aide à voir ce qu’on refuse d’admettre sur notre propre situation.
Question bonus : Quel est le signal qui vous pose le plus de problèmes en ce moment ? Et qu’est-ce qui vous empêche de le régler depuis des mois ?
Lâchez-vous dans les commentaires, on va brainstormer ensemble ! 🚀
Hâte de lire vos réponses.
D’ici là, prenez soin de vous.