Le Wabi-Sabi : Un remède à la quête de la perfection

Le Wabi-Sabi, késako ?

C’est une philosophie japonaise zen qui prône l’acceptation sereine de l’imperfection et la célébration de la simplicité. À l’opposé de notre éternelle quête effrénée de la perfection, le Wabi-Sabi nous invite à embrasser les défauts et à savourer la vie telle qu’elle est, dans toute sa beauté simple et éphémère.

Et vlan, un grand coup de pied dans la fourmilière de nos complexes et insatisfactions ! Car oui, à force de courir après la perfection, on finit par se prendre les pieds dans le tapis.

Le Wabi-Sabi nous met une grosse claque philosophique : arrête de te prendre la tête, la vie est déjà assez compliquée comme ça !

La perfection n’existe pas, c’est une chimère subjective. Chercher à atteindre cet idéal illusoire dans tous les domaines (apparence physique, carrière, amour, famille…), c’est se condamner à une frustration permanente.

Dans les prochaines lignes, on va décortiquer les principes du Wabi-Sabi. Comment elle nous invite à lâcher prise et à savourer le moment présent, imperfections comprises. Et on verra aussi comment appliquer le Wabi-Sabi pour voir la vie du bon côté.

Le problème de la quête de la perfection

La perfection, c’est le Graal de notre société moderne.

On la traque partout comme des malades, au boulot, à la salle de sport, sur Insta. Faut avoir le corps parfait, le taf parfait, la famille parfaite. Mais au final, c’est juste un leurre qui nous pourrit l’existence.

Déjà, y a rien de plus subjectif que la perfection.

Chacun a sa vision, son idéal. Pour l’un, c’est peser 50 kilos, pour l’autre 80. Un enfant parfait pour mon voisin, c’est un mini footballeur, pour ma voisine c’est un petit Mozart. On court après un fantasme, une obsession personnelle.

Pire, chercher la perfection à tout prix, ça rend juste malheureux.

Tu as beau tout déchirer à la salle de sport, y aura toujours une vergeture ou une poignée d’amour récalcitrante. Au boulot, ton Powerpoint de fou se prendra toujours une réflexion de la part du big boss. Et ton couple parfait sur Insta cache sûrement sa dose de problèmes.

Bref, viser la perfection à tout prix, c’est se programmer pour l’insatisfaction. On joue à un jeu perdu d’avance, qui nous ronge de l’intérieur.

Le pire c’est qu’on le fait subir à nos enfants. Faut qu’ils aient 20/20 partout, sinon t’es un loser. Eh bah bravo, nous sommes en train de les programmer pour que, eux aussi, soient mal dans leur peau !

Le Wabi-Sabi, lui, nous tend la main pour sortir de ce cercle infernal. Lâche l’affaire, la perfection n’existe pas. Accepte la vie comme elle vient, avec ses défauts et ses imperfections. C’est ça qui la rend belle finalement !

Les principes du Wabi-Sabi

Le Wabi-Sabi repose sur quelques principes-clés qui nous ouvrent les yeux sur une nouvelle façon d’aborder la vie, dans toute sa simplicité éphémère et imparfaite.

C’est un peu la philosophie du lâcher-prise et de la zenitude !

Ces piliers de sagesse nous invitent à cultiver l’acceptation, la gratitude, la connexion à l’instant présent et la célébration de l’authentique. Ils forment la recette secrète pour savourer l’existence telle qu’elle se présente à nous, sans frustration face à un idéal illusoire de perfection.

Premier principe : accepter que rien n’est permanent dans la vie

Rien n’est permanent dans notre existence.

Tout évolue et se transforme constamment. Notre corps change avec le temps qui passe, il grandit, vieillit, se ride. Nos amitiés et nos amours naissent, se renforcent ou s’estompent au fil des années. Nos envies, nos rêves, nos aspirations se modifient sans cesse au gré de nos expériences.

Face à ce flux perpétuel, nous avons deux options : soit lutter vainement pour tenter de contrôler et figer les choses, soit accueillir sereinement cette impermanence. Le Wabi-Sabi nous invite à choisir la seconde option.

Accepter avec philosophie que rien n’est permanent nous libère de beaucoup de souffrances et de frustrations inutiles. Cela nous aide à savourer pleinement l’instant présent, sans regretter avec nostalgie un hypothétique âge d’or révolu.

Lâcher prise face au changement constant est la clé d’une vie plus sereine.

Deuxième principe : voir la beauté dans l’incomplet et l’imparfait

Le Wabi-Sabi nous rappelle à apprécier la beauté présente dans les petites choses qui nous entourent au quotidien.

Un lever de soleil, une balade en forêt, un fou-rire avec des amis, une soirée en famille… La vie regorge de ces instants simples sources de bonheur, si seulement nous prenons le temps de les savourer.

Inutile de toujours courir après un idéal hypothétique de beauté et de perfection : l’émerveillement se niche souvent dans les détails modestes qui sont juste sous nos yeux. En cultivant notre capacité à nous étonner des choses simples, nous trouvons un contentement profond et durable.

Il est où le bonheur ? Il est là !

Troisième principe : se focaliser sur le processus, plus que sur le résultat

Le Wabi-Sabi nous invite à porter notre attention sur le processus plutôt que sur le résultat.

Que ce soit un voyage, l’apprentissage d’un instrument de musique ou la réalisation d’un projet professionnel, ce sont les plaisirs simples du chemin parcouru qui importent vraiment. La destination finale ou l’objectif sont secondaires.

En prenant le temps de savourer chaque étape d’un processus, nous trouvons un contentement immédiat. Tandis que le résultat est fugace et changeant.

Apprécier le cheminement permet de vivre davantage dans l’instant présent.

Quatrième principe : chérir les défauts comme autant de caractéristiques uniques

Le Wabi-Sabi nous révèle qu’il existe une perfection cachée au cœur même de l’imparfait.

Nos défauts font partie de notre humanité profonde et sont source d’une authentique beauté. Les rides et les cheveux blancs sont les traces uniques d’une vie riche en expériences. Les cicatrices révèlent notre force et notre résilience. Même une assiette ébréchée ou une porcelaine fêlée possèdent leur propre perfection, empreinte de charme et d’histoire unique.

En acceptant nos imperfections et celles du monde, nous accédons à une forme de plénitude. Car la vraie beauté ne réside pas dans une apparence lisse et parfaite, mais dans l’assomption sereine de nos failles.

Le Wabi-Sabi est un hymne vibrant à la splendeur de l’authentique.

Cinquième principe : cultiver la simplicité

Être reconnaissant pour chaque petit bonheur du quotidien, prendre le temps de savourer les plaisirs simples de l’existence, se désencombrer du superflu…

La gratitude et la simplicité sont des piliers essentiels du Wabi-Sabi.

Elles nous aident à goûter pleinement la vie dans l’instant présent, avec sérénité. En prenant conscience de la chance que nous avons déjà et en vivant simplement, nous trouvons un profond contentement.

En résumé, le Wabi-Sabi célèbre la vie dans sa dimension éphémère et imparfaite. Plutôt que de chercher à tout contrôler, autant s’émerveiller des petites choses, ici et maintenant. C’est dans les interstices et les défauts que se niche la vraie beauté.

Alors respire un grand coup et lâche prise, la perfection n’existe pas de toute façon !

Comment adopter l’état d’esprit Wabi-Sabi

Le Wabi-Sabi peut changer notre façon de voir la vie et nous apporter de la sérénité. Avec quelques conseils simples, on peut l’adopter dans notre quotidien.

Soyons prêts à lâcher prise. Acceptons ce qui est imparfait. Apprécions le moment présent. Trouvons le bonheur dans les petites choses simples. Savourons la vie telle qu’elle est. Sans chercher une perfection qui n’existe pas.

Lâcher prise face à l’imperfection

Le Wabi-Sabi nous invite à accepter sereinement les défauts, les nôtres comme ceux des autres. Inutile de pester après chaque imperfection, cela ne changera rien. Mieux vaut lâcher prise et accueillir les défauts avec philosophie. Ils font partie du charme de la vie !

Exercice Orgaminima : Choisissez une imperfection qui vous agace (chez vous ou chez quelqu’un d’autre). Passez 5 minutes à l’observer avec bienveillance et à l’accepter telle qu’elle est.

Savourer l’instant présent

Plutôt que de passer notre temps à anticiper un futur hypothétique, le Wabi-Sabi nous rappelle de savourer pleinement l’instant. Un moment partagé avec des amis, le soleil sur notre peau, notre chat qui ronronne… Ces petits riens fugaces constituent le sel de l’existence.

Exercice Orgaminima : Prenez 3 minutes chaque jour pour savourer pleinement une activité simple (boire un café, prendre une douche, marcher…). Portez toute votre attention sur vos sensations.

Cultiver la gratitude

Pratiquer la gratitude pour ce que nous avons déjà, même les choses simples, est un excellent moyen d’adopter la zen attitude. Notre santé, notre famille, notre boulot, notre studio minuscule… Il y a toujours de quoi être reconnaissant si nous prenons le temps d’y prêter attention.

Exercice Orgaminima : Tenez un « journal de gratitude » où vous notez 5 choses pour lesquelles vous êtes reconnaissant chaque jour (votre santé, un bon repas, un ami…).

Trouver la beauté dans l’abîmé

Le Wabi-Sabi nous invite à admirer la patine du temps et les imperfections qui font le charme des choses : une assiette ébréchée, des cheveux blancs, une cicatrice… Ce sont les failles et les défauts qui donnent sa profondeur à la vie.

Une belle illustration de ce principe Wabi-Sabi consiste à sublimer la beauté des objets abîmés ou cassés en les réparant avec de la dorure. Au Japon, l’art du kintsugi perpétue cette tradition séculaire. Lorsqu’une tasse ou un bol en céramique se brise, au lieu de le jeter, on le répare en mettant en valeur les fêlures avec de la laque saupoudrée d’or. Cette technique met en lumière l’histoire unique de l’objet, tout en dévoilant une nouvelle beauté née de l’imperfection. La dorure élève l’objet abîmé au rang d’œuvre d’art.

On peut s’inspirer de cette philosophie dans notre quotidien, en célébrant les marques du temps qui passe plutôt qu’en les dissimulant.

Exercice Orgaminima : Choisissez un objet abîmé qui vous est cher (une tasse ébréchée, un t-shirt délavé…). Prenez le temps de l’observer et de reconnaître sa beauté unique.

Viser la simplicité

Enfin, le Wabi-Sabi préconise de désencombrer sa vie du superflu et de se recentrer sur l’essentiel. Privilégier un pique-nique entre amis à un restaurant luxueux, une balade en forêt à un voyage exotique… La simplicité est source de joie.

Exercice Orgaminima : Faites régulièrement le tri dans vos possessions. Donnez ou jetez les objets superflus qui ne vous apportent pas de joie vraie. Voyez comme vous vous sentez allégé !

Le bonheur est dans l’imperfection

Au final, le Wabi-Sabi nous offre une bouffée d’oxygène bienfaisante face à l’insatisfaction générée par la quête effrénée de perfection. Cette philosophie zen nous rappelle gentiment que la vie est déjà assez compliquée comme ça, inutile de se la rendre impossible avec des idéaux inatteignables.

Alors lâchons prise, acceptons les imperfections et célébrons la simplicité.

Apprenons à savourer les petits riens éphémères du quotidien. C’est ça la vraie richesse ! Le Wabi-Sabi nous ouvre les yeux sur une facette de l’existence qu’on néglige trop souvent : sa dimension imparfaite mais tellement authentique et belle.

Exercice Bonus Orgaminima : La promenade de gratitude : En marchant, portez attention à tous les détails qui vous donnent de la joie simple : le chant d’un oiseau, une fleur au bord du trottoir, le sourire d’un passant… Remerciez-les intérieurement !

La vie se savoure bien mieux sans ce poids du paraître parfait.

Pour aller plus loin, je vous recommande le livre de Beth Kempton : « Wabi-Sabi: Le bonheur est dans l’imperfection » aux éditions Marabout.