Ce matin, comme tous les matins, tu as probablement ouvert ton ordinateur avec la meilleure intention du monde : être ultra-productif.
Ton café à la main, tu as lancé ta boîte mail, ouvert Slack, démarré une visio, tout en jetant un œil à ton téléphone qui vibre. Et là, tu t’es dit : « Je gère, je suis un pro du multitasking ! »
Spoiler alert : non, tu ne gères pas. Et ce n’est pas de ta faute.
Le multitasking est cette capacité supposée à faire plusieurs choses en même temps. C’est un peu comme le père Noël : on aimerait tous y croire, mais au fond, on sait que ça n’existe pas.
Pourtant, en tant que solopreneur.e, on continue de s’accrocher à cette illusion, persuadés qu’on fait partie des élus qui peuvent vraiment jongler avec 36 tâches à la fois.
Dans cet article, on va voir pourquoi le multitasking est un mythe tenace, comment il sabote discrètement ta productivité, et surtout, comment devenir vraiment efficace sans finir en burn-out.
Promis, à la fin, tu verras le travail différemment (et ton cerveau te remerciera).

Le multitasking ou l’art de tout faire… moyennement
En 2009, des chercheurs de l’Université de Stanford ont fait une découverte surprenante : les personnes qui pratiquent régulièrement le multitasking sont moins efficaces pour basculer entre différentes tâches et filtrer les informations non pertinentes que celles qui préfèrent se concentrer sur une chose à la fois.

Ce qu’on appelle « multitasking » n’est en réalité qu’un switch rapide entre différentes tâches. Ton cerveau ne fait pas plusieurs choses en même temps, il bascule simplement de l’une à l’autre à toute vitesse.
Prenons un exemple concret : tu es en visio avec un client potentiel. Ton interlocuteur parle de ses besoins, et toi, en « bon.ne » multitasker, tu en profites pour :
- Répondre à un message Slack urgent
- Jeter un œil à tes mails
- Prendre des notes (enfin, essayer)
- Hocher la tête aux bons moments
Résultat ? Tu as capté la moitié de ce que ton client a dit, tes notes sont incompréhensibles, et ta réponse sur Slack est pleine de fautes. Bravo, tu viens de faire trois choses médiocrement au lieu d’une seule correctement.
Le pire ? On est tous convaincus d’être l’exception à la règle. « Les autres ne savent pas faire du multitasking, mais moi si ! » C’est ce qu’on appelle l’illusion de la productivité : on a l’impression d’être super efficace alors qu’en réalité, on s’éparpille.
C’est un mode de fonctionnement plus qu’addictif qui nous fait penser qu’être occupé c’est être productif, alors que ce sont deux choses bien distinctes.
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Comment le multitasking sabote ton business (sans que tu le vois)
Pendant que tu jonglais entre tes 47 onglets ouverts, ton dernier post Instagram et ce mail urgent, ton business, lui, perdait doucement en efficacité et en rentabilité. Voici comment :
Notre productivité en chute libre
Tu crois gagner du temps en faisant tout en même temps ? Plot twist : chaque interruption rallonge ton temps de travail.
L’étude phare de Gloria Mark à l’Université de Californie révèle que nous sommes interrompus en moyenne toutes les 11 minutes au travail. Plus inquiétant encore : il nous faut 23 minutes et 15 secondes pour retrouver notre concentration optimale. Parle d’une perte de temps !
Faisons le calcul ensemble : sur une journée de 8 heures, ces interruptions peuvent nous coûter jusqu’à 4 heures de productivité réelle.
Le pire ? Tu ne t’en rends même pas compte. C’est comme ces minutes qui s’évanouissent quand tu « check rapidement » les réseaux sociaux.
Les recherches de l’Université du Michigan précisent que cette alternance entre tâches réduit notre productivité de 40%. Imaginez : sur une semaine de travail, c’est comme si nous perdions deux jours entiers ! Et le plus surprenant dans l’étude de Gloria Mark ? 44% de ces interruptions sont auto-infligées.
Le Professeur David Meyer de l’Université du Michigan va plus loin. Ses recherches démontrent que le multitâche peut rallonger le temps nécessaire pour accomplir des tâches simples jusqu’à 100%.
Nous sommes nos propres saboteurs et ça coûte cher à notre business.
La qualité sacrifiée sur l’autel de la rapidité
Quand tu switches constamment entre différentes tâches, les erreurs se multiplient. Un chiffre mal reporté dans ta compta, un nom mal orthographié dans une proposition commerciale, un détail oublié dans un brief client…
Ces petites erreurs s’accumulent et finissent par entacher ta réputation professionnelle. Et on sait tous qu’une réputation, ça se construit en années mais se détruit en quelques minutes.
Le Dr Sophie Leroy a mis en lumière un phénomène fascinant qu’elle nomme « l’effet de résidu attentionnel ». Ses expériences montrent que lorsque nous passons d’une tâche à une autre, notre cerveau continue de penser à la tâche précédente. C’est comme avoir un programme qui tourne en arrière-plan sur notre ordinateur : il consomme des ressources même si nous ne le voyons pas.
Une étude approfondie publiée dans le Journal of Experimental Psychology quantifie cet impact : les multitaskers commettent 50% plus d’erreurs. Plus alarmant encore, ils prennent deux fois plus de temps pour terminer leurs projets, tout en ayant l’impression d’aller plus vite.
Le Psychology Today rapporte que cette baisse de qualité affecte particulièrement les tâches créatives et analytiques. Notre cerveau a besoin d’un « temps d’incubation » pour générer des idées innovantes – un luxe que le multitâche ne permet pas.
Les meilleures idées naissent rarement quand ton cerveau est en mode « jonglage ». L’innovation et la résolution de problèmes complexes demandent de la concentration et de la réflexion profonde. En mode multitasking, tu survoles tout sans jamais plonger en profondeur.
Résultat ? Tes solutions manquent d’originalité, et tes concurrents qui prennent le temps de réfléchir te dépassent.
Notre cerveau au bord du burn-out
Les recherches de l’Université de Londres ont quantifié l’impact cognitif du multitâche : une baisse de 10 points de QI pendant les périodes de travail dispersé. Pour mettre cela en perspective, c’est plus que l’impact d’une nuit blanche (7 points) et similaire à l’effet du cannabis.
Le Dr Daniel Levitin explique dans « The Organized Mind » le mécanisme biologique derrière cette fatigue. Chaque changement de tâche consomme de l’oxyglucose, le carburant de notre cerveau. Ces transitions répétées épuisent littéralement nos ressources cognitives, comme une batterie qui se décharge plus vite que prévu.
Des études en IRM fonctionnelle montrent que le multitâche active la production de cortisol et d’adrénaline, nous maintenant dans un état de stress constant. Notre cerveau interprète ces interruptions constantes comme des mini-menaces, déclenchant notre réponse « combat ou fuite ».
Le multitasking, c’est comme courir plusieurs marathons en même temps : épuisant et contre-productif. Ton cerveau, bombardé de tâches simultanées, produit plus de cortisol (l’hormone du stress). Et un.e entrepreneur.e stressé.e prend rarement les meilleures décisions pour son business.
Le cercle vicieux stress-performance
L’American Psychological Association a documenté comment ce mode de travail crée une boucle de stress auto-alimentée. Le stress nous pousse à travailler plus vite et à multiplier les tâches, ce qui augmente les erreurs et donc le stress. Hello, super cercle vicieux!
Dans le tourbillon du multitasking, la distinction entre l’urgent et l’important devient floue. Tu te retrouves à traiter des tâches mineures pendant que les projets stratégiques pour ton business stagnent. C’est comme vider l’eau d’un bateau qui coule avec une petite cuillère : beaucoup d’agitation pour peu de résultats.
Le McKinsey Global Institute estime que les employés passent en moyenne 28% de leur semaine de travail à gérer leurs emails. Ce temps fragmenté représente une perte annuelle de productivité estimée à 1 trillion de dollars au niveau mondial. Ça fait beaucoup de sous!
Microsoft Research a mesuré l’évolution de notre capacité d’attention : de 12 secondes en 2000 à 8 secondes en 2015. Une tendance inquiétante qui montre comment nos habitudes de travail modifient notre cerveau. Nous nous rapprochons dangereusement de la capacité d’attention du poisson rouge.
Même si tu penses être un pro du multitasting, tes clients peuvent sentir quand tu n’es pas vraiment présent. Cette demi-attention constante nuit à la qualité de tes relations professionnelles.
Un client qui se sent écouté à moitié reviendra… à moitié.
Ou pas du tout.
L’espoir dans le changement
Heureusement, la recherche montre aussi notre capacité à changer. Les études sur la pleine conscience au travail de l’Université de Washington révèlent qu’une approche plus focalisée peut :
- Réduire le stress de 32%
- Augmenter la productivité de 20%
- Améliorer la satisfaction au travail de 28%
Les travaux de Cal Newport sur le « Deep Work« démontrent que dans notre économie de l’information, la capacité à se concentrer profondément devient un avantage compétitif majeur. Ses recherches indiquent que quatre heures de travail focalisé peuvent produire plus de valeur qu’une semaine de travail fragmenté.
Les neurosciences nous donnent espoir. Grâce à la neuroplasticité, notre cerveau peut renforcer ses circuits de concentration à tout âge. Des études de l’Université de Stanford montrent qu’en seulement deux semaines de pratique focalisée, nous pouvons améliorer significativement notre capacité d’attention.
Une méta-analyse publiée dans le Journal of Experimental Psychology montre que les personnes qui adoptent un mode de travail plus focalisé voient leur productivité augmenter de 40% et leur niveau de stress diminuer de 35% en moyenne.
Protégeons notre concentration pour une meilleure productivité. C’est ce qui nous permettra d’accomplir plus de choses.
💡Si tu aimes cet article, tu apprécieras surement celui te donnant 10 principes pour plus de productivité et de simplicité.

Un business se construit une tâche après l’autre
La prochaine fois que tu te surprends à courir dans tous les sens, fais une pause.
Respire.
Rappelle-toi pourquoi tu as choisi cette voie. Ce n’était probablement pas pour devenir esclave de ton agenda ou de ta boîte mail.
Être solopreneur.e, c’est être libre de définir ses propres règles. Alors définis-les avec sagesse. Crée des limites saines. Protège ton énergie. Cultive ta créativité. Et surtout, prends soin de toi – tu es ton meilleur atout.
Le succès de ton entreprise n’est pas un sprint, c’est un marathon. Et comme tout.e bon.ne marathonien.ne, tu as besoin d’un rythme soutenable, d’une stratégie claire et de moments de récupération.
Il ne s’agit pas de tout révolutionner du jour au lendemain. Une transformation durable se fait pas à pas. Commence par un changement, maîtrise-le, puis passe au suivant. C’est dans cette progression constante que se trouve la clé du succès.
Alors maintenant, à toi de jouer dans les commentaires 👇
Parce que le meilleur moment pour commencer à mieux prendre soin de toi et de ton business, c’est maintenant.
Partage dans les commentaires ce que tu vas changer dans ta façon de travailler et comment tu vas t’y prendre.
Et si Rome ne s’est pas construite en un jour, ton business non plus. Prends le temps de poser des limites saines et de creuser des fondations durables.
Et d’ici au prochain article, prends soin de toi.

Ton article sur le multitâche est super utile et révélateur ! J’aime comment tu démystifie cette idée qui fait plusieurs choses à la fois améliorer la productivité, alors qu’en réalité, cela nuit à l’efficacité. Tu expliques de manière claire et précise pourquoi cette pratique est contre-productive, en apportant des études et des exemples concrets. Tes conseils pour éviter le multitâche et se concentrer sur une tâche à la fois sont vraiment précieux, surtout pour les solopreneurs 🙂
Merci Rémi 🙂 Je suis curieuse, es-tu un multitasker ? Et si oui, quel changement, aussi petit soit-il, pourrais-tu apporter à ta méthode de travail pour gagner en productivité ?
Merci pour cet article qui rappelle les bases pour bosser de manière efficace! J’avoue que j’étais adepte du multitâches mais plus le temps passe et plus je m’oblige à ne faire qu’une seule chose à la fois, et je constate bien que je suis plus efficace de cette manière!
Bravo ! C’est fou ce que l’on peut gagner comment temps en ne faisant qu’une seule chose à la fois 🙂